L’idéal

Tout conflit ne sort pas par hasard mais est lié à un contexte.

La levée en masse n’existe en France que depuis la Révolution. Au Moyen âge et sous l’Ancien Régime, seule une minorité faisait la guerre, les chevaliers et de la piétaille enrôlée. La mobilisation nationale n’a fonctionné que cinq fois : sous la Révolution et l’Empire, en 1870, en 1914-18, en 1939-40, et à la fin de la guerre d’Algérie. La seule période où les conscrits sont partis fleur au fusil, et ont guerroyé passionnément, c’est sous la Révolution et l’Empire. Toutes les autres guerres ont été vécues avec horreur et dégoût.

Pourquoi les soldats de l’an II ont ils répondu avec enthousiasme à la mobilisation ? Parce qu’ils se battaient pour un idéal, la liberté nouvellement conquise. En revanche, une fois passé le congrès de Vienne, il ne faut plus reparler de guerre aux Français.


« En fait, je crois qu’on ne parle pas de la même chose. Vous êtes axé sur la destinée personnelle de figures historiques. Mais moi, je réagissais à ce qui se disait plus haut, à savoir que les hommes, en général, seraient portés à la guerre, ce que je trouve discutable.
Votre citation me semble aller dans le même sens : alors que certains exaltés rêvent du surhomme, le commun des mortels aspire à un bien être d’épicier. »

César et Napoléon sont le fruit de leur époque, plutôt que l’inverse, et ont profité d’un contexte où un peuple militarisé est prêt à en découdre. C’est leur époque qui les à faits. S’ils étaient nés au XXe siècle, ils n’auraient pas eu cette destinée. Les vainqueurs de 1945, par exemple, Roosevelt, Churchill et Staline, étaient de purs politiques. Et de Gaulle ne s’est pas fait connaître sur le champs de bataille, mais doit sa carrière à la politique.