Le spectacle

Les spectacles et divertissements détournent le peuple de la guerre. Mais l’inverse est vrai aussi. Les années folles, puis Salut les copains sont des réactions aux deux dernières guerres. Il y a donc interaction entre les deux phénomènes.

À la rigueur, on pourrait voir un lien entre le développement des spectacles dans l’Antiquité romaine, où le peuple se repaît des jeux du cirque, du stade, des courses de chars, de théâtre, alors que le citoyen est de moins en moins présent dans l’armée. Alors que le citoyen romain du début est avant tout un paysan-soldat. Mais il y a peut-être plusieurs facteurs. Ce serait plutôt l’abondance des richesses et du confort, obtenue d’ailleurs grâce à la guerre et aux conquêtes qui détournent le citoyen de ses obligations civiques. D’ailleurs, les penseurs contemporains le ressassent constamment. La richesse ramollit les mœurs. S’ajoutent des problèmes économiques et démographiques. Les provinces conquises inondent le marché de produits bon marché, le chômage de masse frappe Rome, le citoyen romain désoeuvré ne fait plus d’enfants, il se fait distribuer son denier quotidien pour aller au cirque et aux bains, du pain et des jeux…

C’est une peu ce qui arrive en Occident aujourd’hui.

Mais la cause, ce serait plutôt le luxe apporté par les conquêtes et les victoires guerrières. Et ce qui motivait la guerre, c’était la conquête de ce luxe, de ce confort.

Le serpent se mort la queue, en somme. Mais si l’homme à le choix, il préfère jouir que de se battre.