Historiquement, ce sont les élites qui risquent leur peau à la guerre, à partir du moment où cette dernière se développe et dépasse le stade du rapt dans la tribu voisine.
Dans l’antiquité, les généraux combattent, et à Rome, cette charge échoit spécifiquement à des politiques (Consuls et Préfets). César comme Vercingétorix sont des combattants et risquent leur vie. Au moyen-âge, la légitimité de la noblesse tient au fait qu’ils mettent leur vie en jeu pour défendre leur territoire, et ce sont eux qui combattent à la levée du ban, pas les paysans. Puis vous avez le développement du mercenariat, mais là encore, les fils de la noblesse doivent servir pour commander ces régiments, et souvent périr, sous les armes. La conscription en France est récente, cela date des guerres de révolution. Et encore, même sous le premier empire, la majorité des troupes sont professionnelles, et les généraux sont nombreux à mourir au combat (Napoléon lui même sera blessé au feu ou au corps à corps à plusieurs reprises).
En fait il faut attendre la révolution industrielle pour que se découple la légitimité des élites au fait qu’ils risquent leur vie pour leur peuple. C’est d’ailleurs en partie cela qui entraînera la chute de la noblesse en Europe, puisqu’en dehors du métier des armes, ses tâches administratives pouvaient être occupées par d’autres.
Ces élites ne faisaient pas la guerre gratuitement. La guerre était un moyen d’acquérir gloire et honneur et donc pouvoir et argent. Seul le peuple mourrait gratuitement.
Adolf Hitler a combattu pendant la 1er guerre mondiale. Puis, il a reproduit l’art de la guerre.
On fait ce que l’on maîtrise.
La guerre est un art apprécié par les militaires professionnels. Le peuple n’apprécie pas cet art.